ECG n°7 – Réponse

Interprétation

  • rythme ventriculaire régulier, non sinusal, FC~150 bpm
  • QRS fins
  • axe normal
  • ondes P rétrogrades survenant immédiatement après le QRS dont la localisation est visible dans toutes les dérivations (cf. lignes rouges). Régulière (cf. DII).
  • repolarisation difficilement interprétable, onde T plate diffuse, la tachycardie

=> Tachycardie jonctionnelle avec ondes P rétrogrades par réentrée intra nodale.

Présentation – TRIN

Définition

TRIN : Tachycardie par Réentrée Intra Nodale

Il s’agit d’une tachycardie jonctionnelle. Les tachycardies jonctionnelles sont en rapport à une automatisation de l’activité électrique en provenance de la zone de jonction entre les oreillettes et les ventricules.

Les symptômes caractéristiques sont des accélérations intempestives régulières du rythme cardiaque à des fréquences souvent très élevées, au-dessus de 180 par minute, démarrant et s’arrêtant d’un seul coup.

Physiopathologie

On retrouve plusieurs mécanismes pouvant aboutir à de telles tachycardies :

  • Tachycardie par réentrée intra nodale (référence à la dualité nodale)
  • Tachycardie en lien avec un voie accessoire (faisceau de KENT)
  • Automatisation ectopique de l’activité électrique

TRIN

La tachycardie par réentrée intra nodale est bénigne voire banale. Elle correspond à ce qu’on appelle souvent la maladie de Bouveret ou Tachycardie Paroxystique Bénigne.

Le circuit de la tachycardie se fait au sein du nœud atrio-ventriculaire (NAV), par une boucle entre les deux voies de conduction : voie rapide (normale) et la voie lente. C’est ce qu’on appelle la dualité nodale. Il existe de manière constitutionnelle deux voies de conduction au sein du NAV dont l’expression est variable d’un individu à l’autre. Les propriétés de ces deux voies sont différentes, telles que la voie lente à une période réfractaire courte alors qu’elle est longue pour la voie rapide.

e-cardiogram.com – Dr TABOULET

Le mécanisme à l’origine de la tachycardie slow-fast (dite typique), le plus courant est le suivant : un extra stimulus atrial reste bloqué dans la voie rapide en raison de sa période réfractaire plus longue, mais arrive à se propager à travers la voie lente. La conduction à travers la voie lente est suffisamment ralentie pour laisser le temps à la voie rapide de sortir de sa période réfractaire et retrouver son excitabilité. La voie rapide est alors dépolarisée de façon rétrograde et un écho auriculaire isolé survient, voire une tachycardie si le mécanisme est auto entretenu.

La maladie de Bouveret est une TRIN Typique.

Le mécanisme d’une tachycardie fast-slow (atypique) – plus rare – est inverse, plutôt initié par un extra stimulus ventriculaire.

Bibliographie

Page RL, et al. 2015 ACC/AHA/HRS Guideline for the Management of Adult Patients With Supraventricular Tachycardia: A Report of the American College of Cardiology/American Heart Association Task Force on Clinical Practice Guidelines and the Heart Rhythm Society. Circulation [Internet]. 2016 Apr 5 [cited 2019 Jul 4];133(14). Available from: https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIR.0000000000000311

Whinnett ZI, Sohaib SMA, Davies DW. Diagnosis and management of supraventricular tachycardia. BMJ. 2012 Dec 11;345(dec11 1):e7769–e7769.

https://www.dynamed.com/topics/dmp~AN~T113613/Supraventricular-tachycardia-SVT

http://www.e-cardiogram.com/ecg-lexique_alpha.php?terme_lex=t&id_lex=424