PS:état de mal épileptique

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EME (Etat de Mal Epileptique) : Prise en charge aux urgences adultes et en SMUR (adulte-enfant)

Etat de mal épileptique tonico-clonique généralisé de l’ADULTE (EMETCG)

Définition

  • EME TCG : Crise généralisée avec manifestations motrices ≥5 minutes ou ≥2 crises répétées à intervalles brefs sans reprise de la conscience intercritique (non réponse aux ordres simples).
  • Salves de crises = ≥ 4 crises, avec reprise de conscience entre les crises, sur une période de 4 heures. Facteur prédictif d’évolution vers un état de mal.
  • EME focaux avec troubles de la conscience (moteurs ou non) : crise qui se prolonge au-delà de 10 min ou ≥2 crises répétées sans reprise de la conscience intercritique (réponse aux ordres simples).
  • EME réfractaire : persistance EME malgré 2 lignes thérapeutiques différentes bien conduites (BZD + un antiépileptique longue durée d’action).
  • EME larvé : expression clinique très tardive d’un EMETCG non ou insuffisamment traité, coma avec manifestations motrices discrètes s’atténuant progressivement.


Régulation

Critères de déclanchement d’une équipe SMUR :

  • Convulsions persistantes lors du décroché MRU
  • Suspicion d’un état de mal épileptique (TCG, focaux)
  • Troubles de la vigilance persistants
  • Suspicion d’éclampsie


Mise en condition

Mesures générales :

  •  Admission en SAUV
  •  2 VVP, NaCl 0.9%, prélèvements biologiques
  •  LVAS, MHC, mise en place d’une canule oro-pharyngée si possible
  •  Glycémie capillaire, température, recherche d’un purpura
  •  Scope, PA, monitorage Sp0 2, EtCO2
  •  ECG dès que possible (Ischémie myocardique, trouble du rythme secondaire à l’EME)

Lutte contre les ACSOS – Objectifs :

  • PAM 70-90 mmHg (souffrance cérébrale aigue), PAS > 110 mmhg si TC grave
  • SpO2 : 95-99% - EtCO2 : 30-35 mmHg - PaCO2 : 35-45 mmHg
  • Glycémie 1.4-1.8 g/L
  • Température 36.5-38°C

IOT seulement si :

  • Détresse respiratoire soutenue au-delà de la phase stertoreuse
  • Echec des traitements de 2eme ligne (persistance des convulsions)
  • Coma persistant malgré l’arrêt des convulsions AVEC mauvaise tolérance respiratoire
  • Suspicion de lésion intra-cranienne (hématome, hémorragie sous arachnoïdienne, hypertension intracranienne)
  • Impossibilité de surveiller le patient de manière efficace pendant le transport, sécuriser le brancardage


Algorithme thérapeutique Adulte

  • Crise généralisée ≥5 min ou ≥2 crises sans reprise conscience
    • 1° ligne thérapeutique
      • Clonazepam RIVOTRIL® 0.015mg/kg IVD (1mg pour 70 kg, max 1.5mg)
      • OU Midazolam HYPNOVEL® 0.15mg/kg IM (10 mg pour 70kg) si pas de VVP rapide (sauf syndrome de Lennox Gastaut : Fosphénytoïne PRODILANTIN® directement(conf 2eme ligne thérapeutique)
    • Persistance convulsions à 5 min
      • Clonazepam RIVOTRIL® même posologie, 1⁄2 dose si défaillance respiratoire après la 1ere dose
  • Persistance convulsions à 5 min
    • 2° ligne thérapeutique
      • Fosphénytoïne PRODILANTIN® 20mg/kg d’équivalent phénytoïne (EP) sur 20 minutes
        • Sous surveillance scopée
        • Si > 65 ans : 15 mg/kg d’EP
        • CI : cardiopathie sévère, trouble de la conduction/rythme
        • Effet secondaire : hypotension, allongement QT, bradycardie, BAV, FV
      • OU Phénytoïne DILANTIN® 20mg/kg sur 40 min
        • Préférer la Fosphénytoïne
        • Sous surveillance scopée
        • Bien rincer la perfusion
        • Si > 65 ans : 15 mg/kg d’EP
        • CI : cardiopathie sévère, trouble de la conduction/rythme
        • Effet secondaire : hypotension, allongement QT, bradycardie, BAV, FV
      • OU Valproate de sodium DEPAKINE® 40mg/kg sur 15 min (max 3g), puis 1mg/kg/heure
        • CI : femme en âge de procréer, enfant, hépatopathie, pathologie mitochondriale
      • OUPhénobarbital GARDENAL® 15mg/kg sur 20 min
        • Effets secondaires : Sédatif et dépresseur respiratoire
        • A n’utiliser qu’en cas de contre-indication aux autres molécules
      • OU Levetiracetam KEPPRA® 30 à 60 mg/kg en 10 min (max 4g) en dernière intention puis 500mg/12 heures
  • Persistances des convulsions 30 min après le début du traitement de 2eme ligne -> EME réfractaire
    • 3eme ligne thérapeutique :
      • IOT - Induction séquence rapide
      • Puis coma thérapeutique :
        • Midazolam HYPNOVEL® 5mg en IVD en titration jusqu’à disparition des convulsions puis 0.2-0.5mg/kg/h
        • OU Propofol DIPRIVAN® 0,5-2mg/kg IVD en titration jusqu’à disparition des convulsions (max 5mg/kg) puis 3-4 mg/kg/h
          • Effets secondaires : hypotension
      • En cas de limitation de soins à l’intubation, utilisation d’un autre antiépileptique de 2eme ligne thérapeutique.

Autres thérapeutiques :

  • Si suspicion de méningite/méningo-encéphalite : Anti-infectieux d’emblée (Cf. POS méningite)
  • Si suspicion de carence en vitamine B1 : Thiamine 100 à 500 mg IVL (éthylisme, dénutrition, ET si nécessité de corriger une hypoglycémie par sérum glucosé hypertonique).
  • Traitement spécifique d’un trouble ionique
  • Si l’EMETCG est contrôlé et que le patient est réveillé, débuter un traitement anti épileptique dès que possible sauf EME avec circonstance réversible (ex : sevrage OH-trouble ionique). Molécule à discuter avec neurologue en fonction des ATCD neurologiques du patient (KEPPRA bolus de 2g puis relais 500mg/12h ou VIMPAT bolus 200mg puis relais 100mg/12h) + BZD (Clobazam URBANYL®)


Bilan étiologique

Bilan biologique :

  • A réaliser de manière systématique : NFS, plaquettes, créatinine, Na+, Ca++ corrigée, Mg++, glycémie, bilan hépatique, CRP, gaz du sang, dosage des antiépileptiques
  • Ponction lombaire « facile ». Après l’administration des anti-infectieux et de l’imagerie cérébrale, en l’absence de contre-indication (attention si suspicion d’encéphalite, le LCR peut être normal à la phase très précoce)

Imagerie cérébrale :

  • Indications larges d’IRM cérébrale, à défaut scanner sans et avec injection et comportant des séquences veineuses, dès que l’état du patient est stabilisé
  • Pas d’imagerie seulement si : retour à l’état strictement antérieur ET si le diagnostic étiologique ne fait aucun doute ET si les données de l’imagerie n’ont aucune incidence thérapeutique.


Orientation

En SMUR :

  • Admission en MIR dans la majorité des cas (persistance des convulsions OU de trouble de la vigilance OU de défaillance d’organe)
  • Admission au SAU : si amélioration rapide de l’état de conscience ET en l’absence de défaillance d’organe associée.

Aux urgences :

  • Admission en MIR dans la majorité des cas (persistance des convulsions OU de trouble de la vigilance OU défaillance d’organe)
  • Hospitalisation en neurologie : Si retour à l’état strictement normal ayant uniquement nécessité anti-épileptique de 1ere et 2eme ligne
  • Hospitalisation UHCD (surveillance minimale 12 h) : Si retour à un état strictement normal ayant nécessité uniquement des antiépileptiques de 1ere ligne ET en l’absence d’étiologie nécessitant la poursuite des explorations.

 

Cas particulier de l'éclampsie

Etat de mal tonico-clonique généralisé de l’enfant (inférieur à 12 ans, hors nouveau-né)

Mise en condition

Algorithme théarpeutique ENFANT

Orientation

Autres états de mal épileptique

Définitions

Mise en condition particulière

Algorithme thérapeutique

Bilan étiologique

Orientation

Mise à jour: Fevrier 2021

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