Pose d’une voie veineuse périphérique  sous échographie

  • Mélanie Heulin
  • Mathilde Quelin

L’échographie permet de visualiser l’ensemble du réseau veineux superficiel et d’aborder le réseau profond, non visible et non palpable.
Cette technique prend le relais de la technique d’insertion standard, lors d’accès veineux prédictifs difficiles.

  • Absence de veine palpée à l’examen des membres supérieurs (obésité, maladie chronique, âge avancé, hypovolémie, œdèmes, toxicomanie…)
  • 2 échecs de pose de VVP par un IDE
  • ATCD de difficulté de pose d’une VVP
  • Absence de VVC (chambre implantable, picc-line, …)

Biblio n°5

Implementation of a Regional Telephone Cardiopulmonary Resuscitation Program and Outcomes After Out-of-Hospital Cardiac Arrest

JAMA Cardiol. 2016;1(3):294-302. doi:10.1001/jamacardio.2016.0251

présenté par Alexandre Navid le 06/01/2022

Objectif : Etudier l’effet de la mise en œuvre d’un ensemble de soins
– Protocole de réanimation cardio respiratoire guidée par téléphone basé sur les dernières recommandations
– Précédé d’une formation interactive en télécommunications

Population : Etude observationnelle contrôlée prospective multicentrique aux États-Unis en avant-après des patients adultes en arrêt cardiaque ne recevant pas de réanimation cardio-respiratoire par témoins avant appel du 911 entre le 1 er octobre 2010 et le 30 septembre 2013 issu de la base de donnée SHARE

Intervention :
1)Modules d’enseignement en direct et en ligne :
Formation de 250 télécommunicateurs
Reconnaissance précoce des arrêts et identification de la respiration anormale le démarrage d’instructions de réanimation par téléphone rapidement
2)Deux questions (Oui ou Non) :
Conscience
Respiration normale

Outcome : Principal composite
Taux de survie et pronostique fonctionnel favorable (score 1 ou 2 au Cerebral Performance Category) à la sortie hospitalière

Résultat :

Conclusion des auteurs : La mise en œuvre d’un ensemble de soins fondé sur des lignes directrices a été associée de façon indépendante à des améliorations importantes de la prestation et de la rapidité de la RCP, de la survie à la sortie de l’hôpital et de la survie avec un résultat fonctionnel favorable.

Conclusion du groupe de lecture :
Avantage d’une plateforme de télécommunication en continu avec personnel formé et associé à un protocole standardisé.
Reconnaissance rapide : 2 questions et pas plus
Importance du terme “normal” pour l’évaluation de la respiration
applicabilité +++
Quelle est la véritable cause de l’amélioration : recommandation 2015, formation, guidance, téléphonique, biais, dans l’ensemble des mesures prises.


Biblio n°4

Distal femur vs humeral or tibial IO access in adult out of hospital cardiac resuscitation
Acces intra osseux femoral distal versus huméral ou tibial dans les ACR extra hospitaliers
par Pauline LAVAGNA & Pauline RAVON

https://doi.org/10.1016/j.resuscitation.2021.10.041

Objectif: évaluation du cathéter IO fémoral au cours de la réanimation d’un ACR extra hospitalier chez l’adulte car si IO huméral et sternal impliquent accés limité au cours des compressions thoraciques de l’ACR, si tibial suspect d’un plus faible débit

Méthode : Analyse descriptive d’une cohorte restrospective de la SAFD EMS de tous les ACR de 2017-2018 auquel un acces IO a été posé.

  • utilisation du dispositif EZIO pour tous les accès posés
  • 3 groupes : IO fémur / humérus / tibia

Résultats : 2145 patients
Taux de succès : 95%-95%-87% (humérus, fémur, tibia)
Temps d’injection adrénaline identique, volume de remplissage identique
Choix du site fémoral distal multiplié par 2,5 entre 2017 et 2018 (augmentation significative)
Diminution significative de l’usage de l’accès IO huméral proximal

Conclusion : Pas de différence significative dans le taux de succès de la voie, et le fonctionnement.

Commentaire du groupe de lecture : pas d’AMM pour l’usage de l’IO fémorale chez l’adulte, ni de validation par le fabricant rendant difficile son application clinique actuellement.

Imagerie n°1

La semaine passée, une patiente d’une quarantaine d’années s’est présentée au SAU pour chute de trottinette sur le coté gauche. Elle présentait une épaule gauche traumatique hyper algique. Cliniquement, on ne distinguait pas de déformation importante de l’épaule.

Elle n’était mobilisable dans aucune des amplitudes : pas de RI , pas d’élévation-abduction, et encore moins de RE. Pas de franche douleur acromio-claviculaire. Il existait une très très discrète vacuité de la glène, très difficile à mettre en évidence. Le point douloureux principal était situé sur la partie antérieure de l’épaule.

Diagnostic ?

Comment lire une radiographie de l’épaule

FACE
Rotation neutre (tête non en ampoule comme lors d’une RI)
Interligne gléno huméral < 6 mm mais il doit être visible ou non superposé à la glène
Glène en cupule avec alignement de la ligne antérieure et postérieure de la glène pour n’en former qu’une seule (enfilement)
Espace acromio claviculaire< 7 mm
Espace sous acromial (acromio- huméral) est entre 10 et 13 mm

PROFIL
Glène en face
Omoplate en Y
Tête humérale en face de la glène et au milieu de ce Y

Réponse

c’est une luxation gléno humérale postérieure

La radio de face est en réalité en rotation interne ( car la patiente n’a plus de rotation externe due à sa luxation) : la tête humérale est en forme de “tête d’ampoule”, la glène n’est pas enfilée, et l’espace gléno huméral est inexistant.


Sur le profil, on peut voir que la tête et l’axe de la diaphyse sont passés ” en arrière » et sont donc postérieurs au Y de la scapula

Attention donc quand la radiographie de face n’est pas vraiment de face!!!

Soit l’incidence est mal faite et dans ce cas la, si vous avez un gros doute clinique il faut demander à refaire la radio
soit la patiente a perdu toute rotation externe , ne peut donc mettre son épaule convenablement pour que la radio soit correctement réalisée et ceci doit vous mettre la puce à l’oreille

Mécanisme traumatique important ( conventionnellement crise épileptique, gros traumatisme) + perte totale de rotation externe = doivent vous faire suspecter une luxation postérieure

Staff biblio n°2

Assessment of Intravenous Insulin Dosing Strategies for the Treatment of Acute Hyperkalemia in the Emergency Department

Katherine P. Keeney, PharmD; Chara Calhoun, PharmD, BCPS; Lindsey Jennings, MD, MPH; Erin R. Weeda, PharmD, BCPS; Kyle A. Weant, PharmD, BCPS, BCCCP , FCCP The American Journal of Emergency Medicine Available online 26 July 2019 DOI: 10.1016/j.ajem.2019.158374

Présenté par Alicia Debois et la Dr Marie Delahaye

PICO : Quelle est chez le patient présentant une hyperkaliémie traitée par insuline glucose l’incidence de l’hypoglycémie iatrogène.

Réponse des auteurs : une dose d’insuline de 5ui chez les patients ayant un DFG<45 ml/min/1.73m2 génère moins d’hypoglycémie et est aussi efficace pour traiter l’hyperkaliémie.

Pourquoi cette question

  • Le gold standard du traitement de l’hyperkaliémie aigüe recommande une dose de 10ui d’insuline
    • recommandation du National Kidney Fondation
  • potassium et insuline son dépendant du rein pour leur métabolisme
    • les études précédentes sont en faveur d’une adaptation des doses d’insuline en fonction du DFG

Méthode

  • Rétrospective, Monocentrique -> Hôpital universitaire de Californie, USA
  • Inclusion par revue des dossiers de patients ayant reçu une dose unique d’insuline pendant leur passage aux urgences entre Janvier 2015 et Août 2018.
  • Patient assigné au groupe en fonction de la dose d’insuline reçue : 10 UI (High dose) vs 5 UI (Low dose)
  • Valeurs de glycémie et kaliémie retenue : 1er dosage réalisé dans les 6H post injection
  • Définition de l’hypoglycémie : <70 mg/l Stratification des patients en fonction du DFG selon Cockroft ( 45ml/min/1,73m2)

Résultats

  • Comparabilité des groupes :
    • Utilisation de gluconate de calcium (p=0,03) et de Kayexalate (p<0,001) plus fréquente dans le groupe High dose.
    • Pas de différences significatives entre les groupes pour les autres critères
  • Analyse avant stratification :
    • Hypoglycémie plus fréquente dans le groupe High dose (15,6% vs 6,1% ; p=0,004)
    • Pas de différence d’efficacité sur la baisse de la kaliémie (p=0,63)
  • Analyse après stratification en fonction du DFG :
    • DFG > 45 ml/min/1,73m2 :
      • Pas de différence significative
    • DFG < 45 ml/min/1,73m2 :
      • Plus d’hypoglycémie dans le groupe High dose (17,4% vs 7,9%, p=0,02)
      • Pas de différence d’efficacité sur la baisse de la kaliémie (p=0,63)

Limite

  • rétrospective en ouvert monocentrique
  • nombreux patients exclus
  • données manquantes dans les dossiers
  • étude de grade de recommandations C niveau de preuve 4 selon la HAS

Discussion

3 études réalisés en 2015, 2017 et 2018 ont montré :
❏ Efficacité similaire des doses de 10 UI et 5 UI d’insuline
❏ Diminution significative des hypoglycémies iatrogènes avec une dose d’insuline moindre.
❏ Mais pas de stratification de la population en fonction de la fonction rénale

Commentaire du groupe de lecture

Privilégier le protocole Glucosé 5% Perf discontinue 500 ml + Umuline rapide INJ 5 unités sur 30min

Séminaire de recherche (thèse et mémoire)

une liste de lien utile pour simplifier votre vie

QUELQUES OUTILS WEB EBM

et un livre -outil : Médecine fondée sur les faits ISBN 2-84299-773-5

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Staff biblio n°1

GINA 2019: a fundamental change in asthma management : Treatment of asthma with short-acting bronchodilators alone is no longer recommended for adults and adolescents

Reddel HK, FitzGerald JM, Bateman ED, et al. GINA 2019: a fundamental change in asthma management. Eur Respir J 2019; 53: 1901046 [https://doi.org/10.1183/13993003.01046-2019].

Présenté par Margot Frampas et Dr Camille Cochet

PICO : Chez les patients adulte et les adolescents de plus de 12 ans ayant un asthme de stade 1, le traitement par corticoïde inhalé est il plus efficace que le traitement par béta2 bronchodilatateur de durée brève (BDCA) pour la prévention des exacerbations d’asthme.

Réponse des auteurs : Le traitement de l’asthme chez l’adulte et l’adolescent ne doit plus reposer sur les BDCA seuls.
Ils doivent désormais recevoir un traitement par corticoïdes inhalés selon les symptômes et le stade de l’asthme.

Pourquoi cette question
Epidémiologie
2 épidémies internationales de décès liées à l’asthme entre 1980 et 1990
Crompton G. A brief history of inhaled asthma therapy over the last fifty years. Prim Care Respir J 2006; 15: 326–331.
Une étude cas-témoins : décès liés à une sur-utilisation des BDCA
Suissa S, Ernst P, Boivin JF, et al. A cohort analysis of excess mortality in asthma and the use of inhaled beta-agonists. Am J Respir Crit Care Med 1994; 149: 604–610.
Abramson MJ, Bailey MJ, Couper FJ, et al. Are asthma medications and management related to deaths from asthma? Am J Respir Crit Care Med 2001; 163: 12–18.
Une étude randomisée: pas d’avantage entre la prise quotidienne et la prise à la demande des BDCA
Drazen JM, Israel E, Boushey HA, et al. Comparison of regularly scheduled with as-needed use of albuterolmild asthma. Asthma Clinical Research Network. N Engl J Med 1996; 335: 841–847.
Dennis SM, Sharp SJ, Vickers MR, et al. Regular inhaled salbutamol and asthma control: the TRUST randomised trial. Therapy Working Group of the National Asthma Task Force and the MRC General Practice Research Framework. Lancet 2000; 355: 1675–1679.
Un essai contrôlé randomisé : diminution des exacerbations de 50% avec un traitement par CSI faible dose dans l’asthme léger
Les chiffres de la revue nationale des décès dus à l’asthme
O’Byrne PM, Barnes PJ, Rodriguez-Roisin R, et al. Low dose inhaled budesonide and formoterol in mild persistent asthma: the OPTIMA randomized trial. Am J Respir Crit Care Med 2001; 164: 1392–1397.
Pauwels RA, Pedersen S, Busse WW, et al. Early intervention with budesonide in mild persistent asthma:randomised, double-blind trial. Lancet 2003; 361: 1071–1076.
Effets indésirables liés à une utilisation de BDCA seuls mis en évidence par diverses études:
bronchoprotection réduite
hypersensibilité accrue des voies aériennes
bronchoconstriction induite par l’exercice et des réponses allergiques
augmentation de l’inflammation à éosinophiles et une libération de médiateur mastocytaire
Taylor DR, Sears MR, Cockcroft DW. The beta-agonist controversy. Med Clin North Am 1996; 80: 719–748.
Hancox RJ. Concluding remarks: can we explain the association of beta-agonists with asthma mortality?hypothesis. Clin Rev Allergy Immunol 2006; 31: 279–288.

Quels sont les résultats
Stade II : Etude SYGMA
Patients présentant des symptômes au moins 2 fois/mois ou ayant des FDR d’exacerbations sévères
Faibles doses quotidiennes de CSI inhalés VS BDCA diminuent le risque d’exacerbations sévères
Faibles doses de CSI inhalés à la demande VS BDCA = diminution de 2/3 le risque d’exacerbation sévère
Faibles doses de CSI inhalés à la demande VS quotidiennes = non inférieur sur le risque d’exacerbations sévères
Bateman ED, Reddel HK, O’Byrne PM, et al. As-needed budesonide-formoterol versus maintenance budesonide in mild asthma. N Engl J Med 2018; 378: 1877–1887.
O’Byrne PM, FitzGerald JM, Bateman ED, et al. Inhaled combined budesonide-formoterol as needed in mild asthma. N Engl J Med 2018; 378: 1865–1876.

Stade I de l’asthme
Patients présentant des symptômes moins de 2 fois/mois et sans FDR d’exacerbations sévères
Pas d’étude spécifique
Recommandations basées sur les résultats pour le stade II
Corticoïdes inhalés inhalés à la demande, pas en quotidien

Limites
Pas d’étude spécifique pour l’asthme léger stade I
Pas d’étude chez l’enfant, la femme enceinte et l’asthme allergique saisonnier
Problèmes d’observance
Problèmes de coût dans les pays en voie de développement
Identifier les patients à risque d’exacerbation sévère nécessitant un traitement par CSI

Commentaire du groupe de lecture
Applicabilité à la population du SAU non hospitalisée pour les stades 1 & 2
Ordonnance de sortie
Première ligne de traitement à domicile par corticoïde inhalé plus ou moins complété par bronchodilatateur de longue durée d’action.

2 études en cours pour évaluer l’observance dans la vie réelle :
Beasley R, Holliday M, Reddel HK, et al. Controlled trial of budesonide-formoterol as needed for mild asthma. N Engl J Med 2019; 380: 2020–2030.
Fingleton J, Hardy J, Baggott C, et al. Description of the protocol for the PRACTICAL study: a randomised controlled trial of the efficacy and safety of ICS/LABA reliever therapy in asthma. BMJ Open Respir Res 2017; 4:e000217.